La FED baisse ses taux directeurs
Lors de la conférence du 19 septembre 2024, Jerome Powell a esquivé une question posée par une journaliste du New York Times sur l’impact des actions de la FED sur le chômage. La journaliste a souligné que le chômage qui a augmenté fortement, ne s’arrêtera pas automatiquement, et que les mesures de la FED prendraient du temps avant d’avoir un effet sur l’emploi. Powell, visiblement mal à l’aise, a donné une réponse vague et refusé de lui redonner la parole, suscitant des doutes sur la transparence de la FED concernant le marché du travail, un sujet pourtant essentiel.
Le risque de récession américaine est il vraiment écarté?
Le 19 septembre 2024, lors de la très attendue intervention de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (FED), une annonce majeure a secoué les marchés financiers : une baisse des taux directeurs de 50 points de base, les ramenant à 5 %. Cette décision inattendue intervient dans un contexte de forte émission monétaire et soulève des interrogations sur les motivations et les conséquences à long terme pour l’économie américaine.
Les chefs d’entreprises à Bordeaux, Bayonne, et dans toute la France doivent prêter une attention particulière aux décisions de la FED, car elles ont des répercussions directes sur l’économie française. Les variations des taux directeurs influencent les marchés financiers mondiaux, impactant les taux d’emprunt, les investissements et la compétitivité des entreprises françaises sur la scène internationale.
Quelles conséquences ?
La baisse des taux directeurs, combinée à une impression significative de monnaie, peut sembler paradoxale. D’un côté, l’augmentation de la masse monétaire tend à encourager l’inflation, tandis que la baisse des taux vise à soutenir l’activité économique en rendant le crédit moins coûteux. Cependant, cette double action risque d’avoir un impact direct sur l’attractivité des bons du Trésor américain.
Avec des taux plus bas, les investisseurs pourraient se détourner des obligations gouvernementales, traditionnellement considérées comme un placement sûr. Les rendements des bons du Trésor deviennent moins intéressants dans un environnement où l’argent est abondant et où d’autres opportunités, comme les actions, offrent de meilleures perspectives de rendement.
Une réponse des marchés positivement modérée
À la suite de cette annonce, les indices boursiers Nasdaq et S&P 500 ont réagi positivement, mais sans pour autant montrer une grande volatilité. Les marchés semblent avoir anticipé cette décision, la considérant comme une mesure favorable pour les entreprises en réduisant leur coût de financement. Cependant, cette hausse modérée témoigne également de la prudence des investisseurs qui attendent de voir les effets réels de cette nouvelle politique monétaire.
Les niveaux de support technique sur les marchés se sont maintenus, indiquant un certain équilibre entre les acheteurs et les vendeurs. La réaction des marchés semble donc refléter une acceptation générale de la décision de la FED, sans pour autant déclencher d’euphorie ou de panique.
Une question dérangeante sur le chômage ignorée par Jerome Powell
Un moment particulièrement inquiétant lors de la conférence a été la réaction de Jerome Powell face à une question cruciale concernant le chômage. Une journaliste du New York Times a interrogé Powell sur l’évolution du marché de l’emploi, soulignant qu’une forte hausse du chômage ne s’arrêtera pas d’elle-même une fois amorcée. Elle a également insisté sur le fait que les actions actuelles de la FED pourraient prendre beaucoup de temps avant de montrer leurs effets tangibles sur l’emploi.
Powell, visiblement mal à l’aise, a esquivé la question en répondant de manière vague et a refusé de redonner la parole à la journaliste, qui a été la seule à ne pas pouvoir poser une nouvelle question. Cet incident a jeté un voile de doute sur la transparence de la politique de la FED en ce qui concerne le chômage, un sujet pourtant important.
Le chômage demeure une préoccupation majeure pour de nombreux économistes et analystes, qui craignent que des ajustements trop rapides des taux d’intérêt ou une approche trop interventionniste de la FED n’entraînent des déséquilibres sur le marché du travail. La politique monétaire actuelle pourrait, en effet, n’avoir des effets sur l’emploi que sur le long terme, retardant ainsi une éventuelle correction ou exacerbant les tensions sur le marché de l’emploi.
Une décision aux motivations électorales?
Certains analystes s’interrogent sur les motivations politiques de cette décision. Avec les élections présidentielles américaines qui approchent, il est possible que la baisse des taux soit perçue comme une manière de soutenir l’économie et le marché du travail, deux facteurs clés dans l’opinion publique.
En effet, des taux d’intérêt plus bas stimulent l’investissement, favorisent la consommation et soutiennent les entreprises, des conditions qui pourraient améliorer les perspectives économiques à court terme et renforcer la popularité du parti en place. Cependant, cette stratégie comporte des risques : si la baisse des taux venait à alimenter une nouvelle bulle financière, les conséquences à long terme pourraient être désastreuses.
Des doutes subsistent à long terme
Jerome Powell, lors de son discours, a réitéré sa confiance dans la solidité de l’économie américaine, affirmant qu’il ne voit aucun signe de récession à l’horizon. Selon lui, la croissance économique reste robuste, et la consommation des ménages, un pilier de l’économie, se maintient à un niveau élevé.
Cependant, il a également précisé que la FED ne compte pas revenir à des taux proches de zéro, comme cela avait été le cas dans les années qui ont suivi la crise financière de 2008. Ce message vise à rassurer les marchés en soulignant que la baisse actuelle des taux n’est pas le prélude à une politique monétaire ultra-accommodante sur le long terme.
Quelle direction pour la FED et l’économie américaine ?
Cette décision de la FED marque un tournant dans la politique monétaire américaine. Si elle apporte un répit à court terme, les implications à long terme restent floues. La réduction des taux directeurs, couplée à l’impression monétaire, pourrait provoquer des distorsions sur les marchés financiers, notamment en réduisant l’attractivité des obligations d’État.
Par ailleurs, l’épisode du refus de Powell de répondre à une question critique sur le chômage met en lumière un sujet qui pourrait devenir de plus en plus préoccupant. Le marché de l’emploi pourrait, en effet, subir des perturbations que la politique monétaire actuelle ne pourra pas résoudre immédiatement.
La question demeure : cette politique permettra-t-elle à l’économie américaine de maintenir sa trajectoire de croissance, ou risque-t-elle de semer les graines d’une instabilité future ? Une chose est sûre : les investisseurs et les analystes suivront de près les prochaines décisions de la FED, alors que le pays se dirige vers une nouvelle élection présidentielle.